Pâques : l’éclat du saluts laisser faire
Sauvé ?
On souligne suffisamment aujourd’hui la difficulté qu’il y a pour annoncer le salut : sauvé ? Mais de quoi ? Un ouvrage collectif récent,(«Sauver») publié sous la direction de Rémi Brague (PUF, 2023), décrypte et déploie les dimensions du salut chrétien.
Il y a là un effort pour évangéliser ce que le monde met en évidence de plusieurs manières : on pense par exemple, à tout ce qui contribue à la sauvegarde de la création, de la civilisation en difficulté, à la paix menacée lourdement…
Comment parler d’un salut qui concerne tous l’homme, tous les hommes, et… toute la création, sans aborder ce que nous révèle l’Évangile de Pâques !
Notons tout de suite que la lumière de Pâques que nous avons cherché et désiré pendant les semaines de carême, et que nous chantons dans la nuit, la lumière de Pâques est de l’ordre de la « recréation »; en effet, il ne s’agit plus de l’ordre des choses auxquelles nous sommes habitués.
Sur la montagne du Thabor, Jésus a laissé entrevoir à Pierre, Jacques et Jean, l’éclat de la résurrection, lumière incréée qui rayonner de son être.
Aussi il me semble qu’il importe de parler du salut avec sobriété comme le sont les récits où le Ressuscité se manifeste aux siens. Ceux qui attendaient selon leur histoire la libération définitive préfigurée par les interventions de Dieu dans son peuple, ne peuvent pas réaliser ce que la résurrection signifie. Elle advient « en secret », comme le chante une hymne : «Dieu seul connaît l’instant où triomphe la vie ». Pour parler du salut de manière juste, il importe donc de puiser à la source, c’est-à-dire à ces récits beaux et joyeux que la liturgie pascale met en lumière. « Le Christ est ressuscité, à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie.»
Serge RICAUD